Rendons-leur leurs filles ! Bring back our girls !

Publié le 14 Mai 2014

Il y a un mois, une bande de terroristes islamistes sans foi ni loi enlevait brutalement plus de 200 lycéennes nigérianes, non seulement pour avoir des esclaves à leur disposition mais pour porter un coup qu'elle espère fatal à la société civile nigériane et à ses institutions - surtout à l'éducation des enfants. Devant l'incapacité de leur gouvernement à leur ramener leurs filles, les parents se sont tournés vers la communauté internationale en réclamant leur retour (Bring back our girls !) et petit à petit un mouvement de colère s'est propagé à travers le monde, les médias ont commencé à parler de cette infamie partout et des manifestations sont organisées.

Hier soir un rassemblement a eu lieu au Trocadéro à Paris, à l'appel de très nombreuses associations. Le moins que l'on puisse dire c'est que le compte n'y était pas vu l'importance de l'enjeu.(Il faut dire qu'une première manifestation "people" s'y était déjà tenue le matin attirant les médias)

L'éducation et la connaissance sont les principaux vecteurs de l'émancipation humaine. En développant la liberté et la capacité de penser par soi-même, elles permettent une meilleure compréhension du monde, la prise en main de son destin individuel et collectif, et une remise en question des pouvoirs qui tentent d'enfermer l'esprit humain dans des croyances qui vont lui dicter (tous) ses comportements et le priver parfois de tout libre-arbitre et de toute rationalité- qu'ils soient religieux ou politiques.

Il n'y a pas si longtemps encore en France un député se proposait d'interdire d'apprendre à lire aux filles pour mieux les conditionner dans un rôle de mère et d'épouse soumises à une domination masculine qui veillait à ses prérogatives en s'appuyant sur la religion. Si Poullain de Barre expliquait déjà en 1673 - dans « De l’égalité des deux sexes » - que les différences entre les femmes et les hommes trouvaient leur origine dans le conditionnement de la culture, on voit qu'aujourd'hui encore l'abc de l'égalité n'est toujours pas acquis par tous et reste à enseigner dès le plus jeune âge...

Pour que cet idéal de liberté et d'égalité porté par l'universalité des droits humains continue à croître et embellir et ne régresse pas, défendons partout et pour tous cette connaissance qui libère et oblige tous les pouvoirs autoritaires à disparaître ou à se réformer pour devenir compatibles avec une démocratie vivante et féconde... A l'échelle mondiale le chemin est encore long, il passe d'abord par l'égalité entre les filles et les garçons dans le droit à l'éducation et celui de disposer librement de sa vie - encore trop largement dénié aux femmes.

Le retour de toutes ces lycéennes dans leurs familles - et l'aide de la communauté internationale pour les soigner, les éduquer et les protéger après cet enfer qui pourrait les condamner aux yeux de leur communauté - est un signal très fort pour combattre tous les obscurantismes à l'oeuvre aujourd'hui, en Europe comme ailleurs !

Soutenez cette action en signant la pétition qui va bientôt atteindre un million de signatures et en donnant des moyens financiers aux organisations sur le terrain.

https://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/plus-de-200-jeunes-filles-ont-disparu-au-nigeria-portez-leur-secours-bringbackourgirls

Pour aller plus loin sur cette question, j'ajoute le communiqué suivant du réseau abolition 2012 :

COMMUNIQUE DE PRESSE

Abolition 2012

Emotion et mobilisation à deux vitesses !

200 nigérianes à vendre par Boko Haram...

Des milliers vendues sur nos trottoirs au profit des clients prostitueurs français !

François Hollande doit faire preuve de cohérence au sommet africain de samedi.

Paris, le 13 mai 2014

La France et la communauté internationale sont aujourd'hui mobilisées pour porter secours aux 223 adolescentes enlevées et séquestrées au Nigeria par le groupe Boko Haram. Nous nous en félicitions ! Mais nous tenons à rappeler que sur notre propre territoire, et dans une quasi-indifférence, des milliers de jeunes femmes nigérianes sont tenues en servitude sexuelle par des réseaux internationaux les ayant achetées et revendues pour alimenter le marché prostitutionnel français.

Alors que la France a proposé l'organisation d'un sommet des dirigeants africains à Paris portant sur la sécurité au Nigeria, il serait bon et cohérent que le Président de la République commence par y annoncer que la France prendra désormais toutes ses responsabilités pour lutter contre l'esclavage sexuel des jeunes femmes nigérianes en condamnant tout achat d'un acte sexuel. Le marché prostitutionnel français, alimenté au profit des clients prostitueurs français, porte en effet une immense responsabilité dans l'enlèvement, l'achat et la revente, chaque année, de milliers de jeunes nigérianes par les réseaux de trafiquants internationaux.

Des milliers de jeunes femmes nigérianes exploitées violemment sur les trottoirs français

Chaque semaine, les associations de soutien aux personnes prostituées rencontrent de jeunes femmes nigérianes, parfois mineures, toujours profondément isolées, vulnérables et réduites à la prostitution par des réseaux parfaitement organisés. Ces réseaux les achètent au Nigéria, les conditionnent au prix de violences massives et d'emprise psychologique vaudoue, puis les transfèrent en France et les exploitent sur les trottoirs de nos villes.

Une exploitation qui rapporte 15 millions d'euros en France selon la DCPJ

Le phénomène est tellement massif que la Direction Centrale de la Police Judiciaire a publié en juin 2011 une note spécifique à ce sujet. La police française y précise que les jeunes femmes nigérianes sont victimes de violences physiques et de privation de nourriture tandis que leurs familles sont menacées au pays. Elle rappelle aussi que le seul proxénétisme nigérian en France rapporte 15 millions d'euros à ses auteurs.

http://www.leparisien.fr/faits-divers/prostitution-le-spectaculaire-boom-des-reseaux-nigerians-07-07-2012-2081271.php

Rendons-leur leurs filles ! Bring back our girls !

Rédigé par Olympe

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article