Vous avez dit " violence " ?

Publié le 26 Octobre 2011

Revenons aujourd'hui sur ces questions des violences faites aux femmes. Tous ces moments de la vie quotidienne où la force est usée contre le droit, la contrainte à la place du consentement ou de la négociation, l'intimidation pour contrer la liberté d'être, de s'exprimer, de faire valoir ses droits, de choisir, d'aller et venir...

Mais ne nous y trompons pas et interrogeons-nous aussi plus globalement sur la violence (banalisée, légitimée ?) des rapports sociaux. Il semble illusoire de ne s'attaquer qu'à une partie du problème auquel les femmes servent aussi d'exutoire...
(cf le Dictionnaire de la violence  de Michela Marzano qui vient de sortir aux Puf/quadrige)

Les plus fort ont toujours utilisé la contrainte envers les plus faibles, les armes "modernes" ont permis à ceux qui les détenaient de s'approprier les territoires de ceux qui ne pouvaient les défendre efficacement. Dans notre société qui glorifie la performance individuelle et l'avoir plutôt que l'entraide et l'être, l'humain reste un prédateur sur les plus faibles (" T'as des bottes mon pote, elles me bottent...") - et donc souvent l'homme sur la femme qui lui est généralement physiquement inférieure. La plupart des hommes qui mettent des "raclées" à leurs femmes n'y reviendraient pas s'ils craignaient des représailles à la hauteur de leur sauvagerie. De même le maître sur l'esclave, le colon sur le colonisé et parfois l'adulte sur l'enfant. Le sentiment d'impunité galvanise certaines formes de violence ou de torture.
Mais justement, dans les démocraties modernes, les femmes ont le droit pour elles, même s'il leur faut beaucoup de courage pour aller affronter un agresseur au tribunal, tant elles craignent souvent une vengeance de sa part ou de celle de son entourage (sa bande, sa famille...). C'est un des domaines dans lequel elles ont particulièrement besoin d'êtres soutenues et accompagnées afin que triomphe le droit le plus souvent possible et que reculent les actes de violence impunis.
            C'est le propre des démocraties d'œuvrer à faire passer le droit et la justice avant la force, la corruption et la contrainte, et de défendre l'égalité de tous devant ces droits, même si l'on a encore trop souvent l'impression que les puissants sont "plus égaux" que les faibles, les riches que les pauvres, les hommes que les femmes...

Un long chemin reste à parcourir vers cette égalité qu'un humanisme universaliste appelle de ses vœux.
Revenons d'ailleurs un moment sur les assises de l'éducation à l'égalité entre les sexes qui viennent de se terminer à l'Institut Emilie du Châtelet sur les questions liées à la petite enfance, la sexualité, les femmes et la science, l'égalité au travail.
Elles furent passionnantes et je vous engage à en consulter les communiqués et débats sur le site de l'institut :

http://www.institutemilieduchatelet.org/Assises/Assises2011.html

Il apparaît qu'aujourd'hui encore, et dans tous les domaines, les violences physiques ou symboliques (comme le dénigrement ou l'assujettissement du féminin dès la petite enfance ou plus tard à l'école puis dans l'entreprise - le harcèlement, les salaires inférieurs et la précarité) sont un frein puissant à l'émancipation des femmes et à leur égalité avec les hommes dans tous les domaines de la vie sociale ou privée.


STOPViolences2011blog


Alors que s'annonce déjà "la journée contre les violences faites aux femmes" du 25 novembre, je vous invite à en faire, avec les hommes et les femmes qui vous entourent, un objet de réflexion et d'action quotidiennes pour les faire reculer. Mettons le plus souvent possible la parité au coeur de nos débats, de nos échanges, de nos actions...


Pour augmenter la prise de conscience collective de ce fléau et des actions à mener pour le combattre, de nombreux collectifs appellent à manifester le 5 novembre prochain :

manif5nov

Rédigé par Olympe

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