Des femmes au printemps...
Publié le 20 Mars 2013
C'est le titre du nouveau livre de Djemila Benhabib (auteure de Ma vie à contre coran et Les soldats d'Allah à l'assaut de l'Occident"), qui le présentera demain jeudi 21 mars à 19h à la Maions de l'Amérique Latine, 217 bd St Germain à Paris.
J'y reviendrai après l'avoir lu, pour le moment je vous livre la note de l'éditeur québecois :
Au printemps 2012, Djemila Benhabib a vécu au rythme du Caire et de Tunis. Avec la curiosité et la passion qu'on lui connaît, elle s'est imprégnée du quotidien et des préoccupations des
habitants des deux capitales pour mieux dépeindre l'histoire en marche, celle de deux grands pays que de courageuses insurrections populaires ont débarrassés de leurs dictateurs.
Au coeur du combat pour l'avènement de véritables démocraties dans le monde arabe et musulman, deux batailles décisives sont en cours : l'une pour la liberté des femmes, et l'autre, pour la
séparation des pouvoirs politique et religieux. En Tunisie comme en Égypte, les victoires électorales de l'islamisme politique mettent en effet en grave péril des acquis laïques et progressistes
obtenus de haute lutte par le passé. D'où viendra la lumière ? Djemila Benhabib est convaincue, avec d'autres, que ce sont les femmes qui achèveront les révolutions du printemps arabe.
Voici un livre sensible et lucide qui nous fait découvrir les aspirations de millions de femmes et d'hommes qui ne souhaitent rien d'autre que l'égalité et la justice.
A noter que c'est sous le tire "Des femmes au printemps" qu'il est sorti au Québec chez VLB
et "L'automne des femmes arabes" chez H&O en France
Dans une époque qui se pique d'enfermer chacun dans des identités supposées, clivées, souvent réductrices et parfois archaïques, au mépris du droit de chacun d'inventer sa vie jour après jour en toute liberté de conscience et de pensée, il n'est pas inutile d'entendre la parole des femmes, trop d'hommes se piquant de meiux savoir qu'elles ce qu'elles veulent ou ce qui est bon pour elles...
En écho au combat de Djemila pour la liberté et l'émancipation des femmes qui sont empêchées par les théocraties qui figent les individus dans des rôles et des croyances inamovibles et contraints, je vous invite à lire ci-dessous l'article très fouillé publié sur Mezetulle au sujet de l'arrêt de la cour de cassation concernant la crèche Babyloup - un exemple de crèche dont l'état devrait s'inspirer et auquel il pourrait bien avoir porté un coup fatal....
et aussi à signer l'appel du journal Marianne demandant qu'une loi soit votée pour combler ce vide juridique qui permet d'ouvrir un crèche confessionnelle mais pas une crèche où la laïcité soit respectée... les entreprises de droit privé remplissant une mission de service public doivent avoir les mêmes obligations de neutralité que ces dits services...
http://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/cr%C3%A8che-baby-loup-appel-%C3%A0-toutes-les-consciences-r%C3%A9publicaines?utm_campaign=petition_created&utm_medium=email&utm_source=guides
Cette crèche exemplaire, ouverte 24h sur 24 et 7 jours sur 7 pour faciliter la vie des parents travaillant en horaires décalés, a été créée il y a une vingtaine d'années par Natalia Baleato, réfugiée politique chilienne. Installée dans le quartier populaire de Chanteloup les vignes où Kassowitz avait tourné La Haine, elle se veut un espace où la laïcité permette à toutes les opinions et croyances de se mêler sans se heurter, tout en laissant l'esprit des enfants se construire en liberté dans l'espace de la crèche où le prosélytisme doit être interdit. Une employée qui souhaitait y porter son foulard a donc été licenciée, et l'arrêt cassé en appel...
MEZETULLE.NET
par Catherine Kintzler
L'arrêt de la Cour de cassation dans l'affaire de la crèche Baby Loup (1) fait grand
bruit et les laïques l'accueillent comme un coup sur la tête. Il y a en effet de quoi s'indigner. Mezetulle n'hésite pas à parler d'encouragement à la discrimination envers les laïques et les non-croyants ainsi que d'une forme d'inégalité entre les entreprises.
Au-delà de son aspect choquant et à cause de lui (car les magistrats en principe ne font que dire le droit), cet arrêt pose des questions très intéressantes sur la constitution du concept de
laïcité et pointe des lacunes dans le droit du travail, lacunes qu'il n'appartient pas au juge de corriger mais que le législateur serait fautif de laisser en l'état.
En France, sous certaines conditions, on a le droit de créer une
entreprise à caractère confessionnel, mais on n'a pas le droit, sous les mêmes conditions, de créer une entreprise qui entend faire valoir le principe de neutralité religieuse en son sein. Voilà ce
que nous apprend l'arrêt de la Cour de cassation. Un petit enfant a le droit, dans une crèche privée, d'être soumis à des manifestations religieuses de la part du personnel, mais ses parents n'ont
pas le droit de réclamer la neutralité pour lui, mieux : ils n'ont même pas la possibilité de trouver une crèche privée qui par son règlement le mettrait à l'abri de ces manifestations. Plus
généralement, un croyant voit ses droits à la manifestation religieuse respectés au sein de son entreprise, mais un non-croyant a le devoir de subir ces manifestations sans pouvoir obtenir un
moment et un lieu de retrait où il en serait préservé. La liberté de conscience se restreindrait-elle à la liberté religieuse ?
Avant de monter sur nos grands chevaux tentons de voir en quoi cet arrêt pose des questions très intéressantes sur la constitution même du concept de laïcité. La
lutte en faveur de la courageuse crèche de Chanteloup les Vignes et de son exemplaire directrice Natalia Baleato ne s'en trouvera que mieux soutenue et alimentée (2).
Sommaire de l'article
- Le champ d'application du principe de laïcité en tant que principe organisateur de la cité
- Les entreprises privées peuvent afficher des caractères particuliers et des « tendances »
- La laïcité peut-elle être présentée comme une « tendance » ou une particularité ?
- Peut-on revendiquer et appliquer le principe de laïcité de manière privée ? Le principe de laïcité est-il un monopole d'État?
- Y aurait-il des entreprises moins libres que d'autres ? Qui exerce la discrimination religieuse?
- La liberté des non-croyants et des indifférents est-elle plus restreinte que celle des autres ?
- L'arrêt de la Cour de cassation encourage la discrimination à l'égard des non-croyants et des laïques en montrant que la loi protège leurs libertés moins que celles des autres
- Deux poids et deux mesures. Le législateur interpellé
pour accéder à la suite de cet article :
http://www.mezetulle.net/article-affaire-baby-loup-discrimination-envers-les-laiques-et-les-non-croyants-116370411.html